les canyons de la Sierra de Guara
Canyon en Sierra de Guara (Espagne)
15 au 21 mai 2015
Après une longue journée de route avec Rudy, le camion de Corentin : parce qu'il est gros, blanc et lent, comprenne qui pourra, nous avons dormi avec Corentin et Hugo sur un parking à Alquezar. Oli, Thibault et Julien arriverons plus tard à bord de Sid, vous voyez mieux à présent l'origine de ces noms ?
Premier jour officiel de canyon, nous partons pour un truc cool, pour se mettre ne jambe, le Rio Vero. C'est de la marche aquatique, plutôt long. On constatera qu'on aime çà un peu, et que l'eau est froide. Demain c'est décidé on envoie du plus lourd !
Le deuxième jour on file pour Rodellar, un célébre site de grimpe, mais on n'est pas là pour çà. On monte en pleine chaleur pour rejoindre le départ du Mascun superior, un des plus beaux canyon du coin, si ce n'est le plus beau. D'entrée de jeu çà envoie avec deux beaux sauts dans des belles vasques, puis ensuite çà se tasse un peu avant de redevenir bien, mais le début, c'était le panard. Vu la longue marche d'approche (pour un canyon) on n'en fera qu'un aujourd'hui. On constatera au passage que c'est bien sec dans la région, et que certains canyon le sont aussi.
Troisième jour de canyon et aujourd'hui on passe la vitesse supérieure, on fera deux canyons, l'Oscuros del Balcez le matin, très joli et assez aquatique (comprendre qu'en cette saison çà caille quand on reste longtemps dans l'eau), heureusement il fait très chaud dehors. Juju, qui a des petits soucis de tendinite (ah les fameuses marche dans l'eau sans entrainement...) est resté sage ce matin, et nous a préparé l'omelette, sympa.
On part l'aprem pour le second canyon du jour, assez court mais plus technique, l'Estrechos del Gorgonchon. Belle ambiance qui traduit bien ce que peut être un canyon engagé, avec une petite surprise à la fin : une vipère nous attendait après le dernier siphon. Imaginez nos tronches quand on arrivant à la surface on tombe nez à nez avec un serpent, ben on a tracé comme Yannick Agnel !! Je pense malgré tout qu'elle a eu plus peur que nous.
On en est à quatre canyon en trois jours, le rythme commence à être mieux, c'est vrai quoi on n'est pas dans le Vercors ici, on vient pas souvent, alors faut pas gâcher non plus ;)
Pour le quatrième jour de canyon, on fera le choix de faire un canyon plus long et moins technique, mais la couleur de l'eau est si belle : la Peonera inferior, un des plus réputés. En plus çà fini sur un barrage au bord de la route d'où l'on peut sauter sans risques. Une belle journée, un peu relax finalement, et c'est tant mieux.
Aujourd'hui, cinquième jour, il fait moche, un peu de plluie annoncé, du vent, pas très chaud, on en profite pour faire des courses à Huesca. Oli doit aussi envoyer des photos de son nouveau topo par internet et par là-bas on a galéré grave pour trouver du wi-fi correct. On en profitera aussi pour aller à Riglos voir ses fameux Mallos et aussi pour se faire nos premiers tapas, pas inoubliables mais plutôt bon marché. On échaffaude aussi les plans pour le lendemain, a priori on va s'offrir une parenthèse grimpe.
En ce sixième jour, il fait un vent du diable à Riglos, on a assez mal dormi d'ailleurs vu la tempête qu'il faisait dehors, hallucinant par moment. Du coup Corentin et Oli sont motivé pour aller grimper une grande voie, mais çà ne sera pas la fameuse Fiesta de los biceps. Avec Thibault on avait prévu de se faire un pilier et les arêtes, en mode traditionnel, histoire de profiter du coin sans se mettre trop taquet. Vu le vent, on n'a pas envie de se faire allumer la couenne donc on file avec Hugo se faire un canyon tout mignon et très sympa, le Formiga. On est pour la première fois sans Oli, notre formateur. Mais il a bien bossé et on commence à être autonômes, et efficaces aussi. On torchera le canyon fissa, un bon moment d'ailleurs, non sans avoir doublé une caravane d'étudiants français en plein milieu : vraiment rigolo.
L'objectif du soir est de trouver un bivouac abrité du vent, pas gagné tout çà, car demain çà va envoyer du lourd pour notre dernier jour en Sierra de Guara. J'en profiterai pour aller me balader sur les pitons rocheux du coin, et prendre des photos des nombreux rapaces et vautours qu'on croise par ici : vautour fauve, milan royal, gypaète...
Le septième jour de canyon ne sera pas un jour à retenir, mais un avantage à cela, nous avons concentré nos buts en cette journée. En effet nous sommes partis pour le canyon le plus ambitieux du séjour, le Palomeras del Flumen. Il ne coule pas beaucoup d'eau dans la région depuis que nous y sommes, donc a priori pas de souci, sauf que ce canyon est alimenté par un barrage, donc le débit est la plupart du temps assez fort, et il faut appeler pour savoir si un lâcher d'eau est prévu ou non, on a galéré mais c'est bon. On commencera le canyon mais en plein milieu on arrêtera car le débit est trop fort et des drossages sont à faire, pas le plus simple à six quand il y en a véritablement qu'un seul qui gère ce genre de manip. Réchapp' végétale et retour au camion, même pas affecté par notre premier but, nous décidons de filer vers notre second du jour, les Cuevas de la Reina. Un magnifique canyon plutôt aérien (comprendre avec beaucoup de rappel) et qui fini dans un lac, superbe au demeurant. Veni, vidi, et pas du tout vici, le canyon est sec. Bah, tant pis, c'est pas notre jour, fallait que çà arrive, on peut quitter la Sierra de Guara tranquilles, on a quand même bien torché le coin et il nous reste Ordesa à visiter. On y va avec envie et quelques appréhensions : c'est la (haute) montagne là-haut, çà va meuler grave dans l'eau...