we de malades à villar d'arène

Publié le par manu

 

Week-end de malades à Villar-d'Arène

16-18 mai 2010

 

 

En compagnie d'Oli (et de Nawalounette le dimanche ;-)) on a pu profiter ENFIN du beau temps et de la neige tombée ces derniers jours. Au programme le Pic de Chamoissière par la Baïonnette, en skiant l'arête depuis l'antécime, sisi çà passe ! Couloir N du Col de la Roche Faurio le lendemain, et directe NW en boucle aux Agneaux le surlendemain en montant par la calotte pour préserver les petits genoux d'Oli. Bon, on voulait faire le Piaget mais on s'est gourés de couloir... c'était encore meilleur et plus long !  Et Bimmmmm !

 

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le Pic de Chamoissière : on est parti de l'antécime neigeuse de droite pour rejoindre le couloir en forme de baïonnette un peu à droite (pour info le couloir sur la gauche est la goulotte Cret)

 

 

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le couloir Nord du Col de la Roche Faurio : plein centre

 

 

NW.jpgla Montagne des Agneaux : la NW part direct dans l'entonnoir à l'aplomb du sommet

 

 

 

 

 

Ça fait un moment qu’on essaye de se caler un week-end de trois jours avec Oli. Par deux fois la météo nous a fait faux bond et par deux fois on a dû annuler. Cette fois-ci, tout semble ok, en plus il a pas mal neigé dans la semaine, et aussi depuis 15j..., donc on se prévoit un séjour aux p’tits oignons à deux pas de la maison, du côté de Villar d’Arène. En espérant que le beau sera de la partie car là çà fait plus de deux semaines qu’on n’a presque pas vu le soleil, et çà nous démange grave !

 

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la face Nord de Chamoissière

 

 

Oli a prévu de partir samedi avec Nawale, quant à moi je dois les rejoindre dimanche matin au niveau du refuge. Il est prévu de faire une sortie sympa et tranquille en ce dimanche car la miss ne se sent pas d’aller dans des trucs raides, ce que je conçois car c’est vrai qu’il faut qu’elle répète un peu ses virages sautés dans des sorties un peu moins engagées que ce qui est prévu pour la suite.

 

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Oli arrive à l'épaule, derrière c'est le Pic de Neige Cordier

 

 

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On n'est pas bien là ???

 

 

La suite, on y viendra, pour le moment il est donc prévu de faire une virée du côté du Pic de Chamoissière, jusqu’à l’épaule plus exactement car le sommet en lui-même ne se skie pas, enfin presque. Pour rallier l’épaule, c’est un petit 4.1, idéal pour se mettre en jambes. Ah oui, Oli a aussi repéré un petit couloir sympa à deux pas de l’épaule, la baïonnette, c’est court mais il me dit que c’est un peu plus raide et qu’on va pouvoir emmener la miss pour lui faire un apprentissage express des virolos sautés. Après vérification, je me rends compte que c’est du 5.2 et que çà ne fait que 160m, autant dire une bonne couenne : elle va pas aimer…

 

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un petit panoramique du sommet

 

 

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Oli prêt à en découdre

 

 

Entre-temps, pendant que je suis au taf le samedi, Jean-Pierre "jpc" me propose de l’accompagner à l’Ailefroide pour faire le glacier Long, très tentant surtout que j’ai vraiment envie de le skier, mais çà ne se fait pas de lâcher les copains, donc je décline l’offre. Comme j’ai bien fait : jpc rejoindra une fine équipe d’Ouriens mais ils buteront dans le brouillard, et un but de moins !

 

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pour rejoindre la baïonnette, attention aux plaques sur la gauche...

 

 

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le programme du lendemain, tout bien

 

 

 

Samedi soir, le rituel est lancé : courses, retour boulot, repas express, chargement du matos, montée à Villar et posage du bivouac dans le tuture, 23h, dodo !

Lever 5h30 et montée au refuge bien chargé avec de la bouffe, le topo et de quoi passer trois jours en autonomie, rude.

 

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première partie bien négociée, le plus dur est à venir

 

 

Une fois au refuge, çà fait du bien de pouvoir laisser pas mal d’affaires, si bien qu’après cette entame pour le moins "réchauffante", je suis tout de suite dans le bain.

 

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la baïonnette vue du haut, çà plonge bien mais va falloir y aller...

 

 

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...une fois la plongée entamée, Oli au départ, y'a pas à dire, les 55° sont là

 

 

On voit pas bien, Oli a laissé la carte alors on sais pas trop par où c’est, mais vu que c’est la première pente, on retrouve fissa le bon chemin. Six personnes sont parties près d’une heure et demi avant nous et d’un coup on voit quelqu’un qui descend, en peaux !!! C’est "Damoclès" ! On l’appelle comme çà car il a son piolet dans le dos avec la lame qui pointe vers son rachis, aussi dangereux que ridicule. Et c’est le cas de le dire, il a un piolet de Damoclès au dessus de sa tête ^^. Ils se sont perdus dans le brouillard et les autres ne l’ont pas attendu, la bonne grosse blague ! Il continue plus bas à la recherche de ses amis mais il n’y a personne plus bas c’est sûr, je ne sais pas où ils sont allés mais nous on est morts de rire.

 

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il se débrouille bien mister Oli, surtout pour son 2ème 5.2, et celui là il est raide !

 

 

On reprend la montée et là, on voit la fine équipe qui rejoint notre trace, c’était bien la peine de partir plus tôt… On se marre toujours mais du coup, on se tape la trace dans la poudre, et vu qu’ils ne nous rattrapent pas, on se la coltinera jusqu’au bout, pô grave, on est chaud et rodés.

 

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bien sûr que la miss était avec nous, et avec le style silvouplé

 

 

Arrivés au pied de la baïonnette, on a de sérieux doutes sur la skiabilité du boyau, enfin surtout Oli, car Nawale a déclaré forfait.

 

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face Nord de la Grande Ruine, ambiance...

 

 

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...la même en grand, ambiance toujours et même plus !

 

 

De l’épaule, on a droit à une vue superbe comme nous en réserve les Ecrins, une vue nouvelle pour moi, mais franchement, çà vaut toujours le coup de se faire surprendre de la sorte. En plus on aperçoit l’objectif du lendemain, que l’on scrute minutieusement des fois qu’il y ait de la glace ou une rimaye, mais non, c’est tout blanc et on dirait un beau billard : çà risque d’être bon ^^. Ah oui, j’ai pas dit, il s’agit du couloir Nord du col de la Roche Faurio, un couloir de 1000m… Ça va être loooong à remonter aussi…

 

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papi et mamie ;-)

 

 

Il est temps pour nous, après un bon casse-dalle d’aller faire un tour dans cette baïonnette. Nawale ne veut pas nous accompagner, même en alpi – c’est dommage pour elle – et Oli n’est pas très sûr de pouvoir le skier. Vu que la miss a froid, on enquille comme des sales. On remonte jusqu’au sommet de la baïonnette, et vu que c’est mort raide comme départ, je propose à Oli de remonter l’arête vers le sommet. Il est chaud donc feu. On brassera pas mal, mais on s’arrêtera à l’antécime neigeuse juste avant le sommet.

 

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hermine sautillante

 

 

Le sommet est jouable par ces conditions plutôt exceptionnelles par un autre couloir mais il est un poil goulotté, et les pentes de neiges y conduisant très chargées et exposées. On ne tentera pas le coup déjà que pour rejoindre le couloir on pressent des accus que l’on déclenchera volontairement en testant la pente jouxtant l’arête. On restera sagement sur l’arête et le début du couloir se fera en dérapage sur dix mètres car il est à peine plus large que mes skis et çà vaut pas le coup de faire des virages sautés sur place.

 

 

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Oli et le couloir de la Roche Faurio qui sort des nuages, et toujours personne !

 

 

Après par contre, çà devient très bon même si l’étroitesse du boyau ne permet pas toutes les folies. Et puis c’est bien raide ce truc, avec des cailloux jamais loin sous la neige, mefi !

 

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Oli à l'approche, zen attitude

 

 

Oli s’en sort bien et se rend compte de deux choses. Premièrement on peut toujours passer en dérapant quand c’est trop raide comme ici dans du 55° super étroit. Pas besoin de cramponner, çà passe finalement bien, rapidement et on évite de s’exposer à une chute. Deuxièmement, ce n’est pas la pente le facteur limitant, mais plutôt la largeur du couloir, car dès que çà s’élargit, on peut vraiment envoyer, même dans du 50°. Je parle bien sûr dans le cas d’une neige poudreuse ou transfo, sur du béton c’est pas la même…

 

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vers les Pointes Nérot et Gravelotte, y'a l'air d'avoir un truc sympa à skier...

 

 

Les ascendances ne nous permettront pas de faire le couloir d’un seul coup, alors on fera des petites pauses pour attendre l’éclaircie. La miss, qui devait nous attendre et éventuellement nous filmer devait se geler alors elle a filé, dommage pour nous, et aussi pour elle car c’était très beau là-haut, et au soleil. On la rejoindra dans le bas de la descente, tout juste une heure après l’avoir quittée. La fin de la journée est une petite ballade sur moquette, agrémentée de grandes courbes et de pousse-bâtons jusqu’au refuge. Tout bien !

 

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dans le couloir, çà se redresse et les spin-drifts réhaussent l'ambiance

 

 

C’est vraiment une belle ballade ce Chamoissière, pas long, pas dur, avec une super vue et une pente soutenue quasi tout le long, la possibilité de corser la difficulté avec ce petit couloir. Et en plus d’en bas çà claque !

 

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enfin on dépasse le 45°

 

 

Après avoir glandé au refuge toute la journée allongés sur les matelas au soleil, la miss est bien dèg’ de devoir nous quitter. Nous on prend nos quartiers dans le refuge d’hiver et on passe une bonne soirée, goûtant aux joies d’être les seuls dans ce coin perdu des Ecrins. Demain lever pas trop tôt, 5h.

 

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la sortie est là, le soleil aussi et le vent itou !

 

 

On prend notre temps ce matin car la journée va être longue, si bien qu’on partira à quasi 6h du mat’, le jour est là depuis belle lurette mais pas âme qui vive à perte de vue. On décide au dernier moment de ne pas prendre le matos glaciaire car le couloir est bien rempli, çà nous allègera. La neige porte bien alors on marche jusqu’à Valfourche, puis après, on a le couloir en visuel, çà claque.

 

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la boulette

 

 

Petite pause au pied du couloir, le bas a l’air infâme, mais çà ne devrait pas durer car hier on a eu de la poudre vers 2500, et le bas du couloir est plus bas. On attaque sur un rythme de sénateur, histoire de s’économiser, mais en fait c’est çà le mieux car on ne s’arrête jamais. Enfin si, au premier tiers du couloir pour rechausser les skis, car sorti du premier goulet çà se couche franchement : remonter un 5.2 en peaux, pfff ! Surcôté tout çà ;-)

 

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la salle à manger du jour, pas dégueu la vue... au fond la Barre et la Pointe Louise à droite

 

 

A ce moment on aperçoit deux gars qui arrivent au pied du couloir, mince, on sera pas les seuls et en plus ils vont pas pouvoir nous aider car ils sont trop loin. Heureusement on quitte les peaux et on remet les skis sur le sac, histoire de se dire qu’on est dans un vrai 5.2 et c’est parti pour le deuxième tiers jusqu’aux environs de la rimaye. C’est long mais on est bien frais avec notre petit rythme. Ça tombe presque bien qu’Oli ait des soucis avec ses petits genoux car du coup je me rends compte que c’est bien mieux à ce rythme. Pause et rebelote. Effectivement ils ne nous rattraperons pas car ils sont au niveau du chaussage, et notre deuxième tiers était en fait plus long que le premier.

 

 

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c'est parti en mode grandes courbes, attention la photo est moins penchée que la réalité ;-)

 

 

A ce moment, on prend pas mal de spin-drifts sur la tronche mais ils sont tout gentils, et le couloir se redresse enfin. Bon la pente n’est jamais très raide et on atteint difficilement les 48°, peut être les 50° dans les contre pentes mais on ne peut pas dire que c’est flagrant car c’est très large.

 

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Oli envoie le bois et va rejoindre Toz et Shama

 

 

La fin est interminable et on commence à être un peu las, bien que le rythme reste le même et la forme itou. Une petite anecdote résumant bien l’état d’esprit du moment : vers le milieu du couloir, je demande à Oli à combien est le col, il me répond 3200m. Vers la fin, quand on commence à en avoir un peu marre je me retourne et constate que le Grand Galibier pointe son nez pile poil au dessus du Pic de Chamoissière, pourtant ils sont quasi à la même altitude, 3200m environ, et là je me dit qu’il y a un souci. En fait le haut est à 3376m, CQFD…

 

 

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mets les watts cousin !

 

 

On arrive enfin au col, juste au moment où le couloir commence à prendre le soleil. On est cueillis par un fort vent de Nord, tandis que de l’autre côté il fait beau et c’est plus calme. On pose les skis et sans réfléchir on fonce pour rejoindre le replat 25m en contrebas. Oli devant, moi derrière, et je me dis que c’est mieux de faire de bonnes traces pour faciliter la remontée, et là, au bout d’une dizaine de pas à reculons je me rends compte que je descends alors que je suis immobile, je suis sur la coulée, je tente de remonter pour la fuir par le haut mais j’ai beau faire deux mètres comme çà c’est trop tard, je me retourne alors pour voir ou çà nous emmène, heureusement il y a le replat et çà s’arrête. On a descendu 20m mais çà fiche bien les jetons. Et çà remet un peu en place. On pensais avoir fait le plus dur, le vent souffle Nord et on fonce se mettre dans l’accu en Sud sous le vent : trop bête !

 

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lever de soleil sur le lac d'Arsine, magique !

 

 

Une fois en bas c’est repas bien mérité car il est 11h et çà creuse de remonter 1000m de couloir. On remonte, la cassure est assez importante, au moins 80cm, puis on reprend le vent dans la tronche pour chausser les skis. Le couloir est entièrement passé au soleil, c’est dingue, trois-quart d’heure plus tôt il n’y avait que les vingt derniers mètres…

 

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de la Calotte au Gaspard en passant par Neige Cordier, les sommets s'enflamment

 

 

Bon c’est pas tout çà, mais faut y aller, feuuu ! Le début est énorme, la neige poudreuse mais pas trop profonde, çà tient bien, l’ambiance est là mais pas prenante, on se lâche, grandes courbes dans le 48°, le bonheur. Puis on croise les deux gars, il s’agit de Toz et Shama ; c’est marrant j’ai failli faire des sorties avec eux y’a pas longtemps et là je les croise, un joli clin d’œil. Du coup on papote un peu mais comme on n’est pas là pour acheter du terrain, ben on y retourne, toujours en grandes courbasses, le panard. Bon, çà dure pas car la neige devient légèrement croûtée, on cherche les zones les meilleures en zigzagant mais bien que la vitesse se réduise un peu, on peut toujours envoyer le bois.

 

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Oli vers le Lac d'Arsine

 

 

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le même 30s plus tard, bon va falloir y aller !

 

 

L’arrivée dans le goulet du bas est par contre pas tip-top, mais vu qu’on a eu du grand ski sur le haut, on va pas faire la fine bouche, surtout qu’il est très difficile d’avoir des conditions optimales tout du long sur une si grande pente. Et puis l’ambiance qui se dégage de ce couloir suffit à apprécier la descente, surtout quand on le voit d’en bas, il est fat comme dirait Lucas.

 

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Gaspard et moraines

 

Le plat sera vite avalé car la moquette n’est pas trop épaisse, et l’horaire au poil. Bon, n’ayant pas farté mes skis depuis des lustres, je serais bon pour pousser pas mal sur les bâtons quand Oli sera peinard et glissera tout seul... On arrive au refuge un peu après 13h, la boucle est bouclée, timing serré, pas de fatigue particulière, belle journée, belle ambiance, putain on en aurait presque les chevilles qui gonflent ;-)

 

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Oli dans le premier couloir

 

 

Repas chaud et re-glandage au refuge avec le soleil, la photo se passe de commentaires.

 

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Oli peu après la bifurk pour le Réou d'Arsine

 

 

Arrivent deux briançonnais, on tchatche, ils vont passer la nuit avec nous, c’est cool, on leur demande ce qu’ils comptent faire, ils nous disent du bout des lèvres que le couloir Nord du col de la Roche Faurio n’a pas été rentré sur skitour depuis un moment et que çà doit être bon. Je leur confirme que c’était très bon et là, ils prennent un petit coup au moral. Bon c’est pas grave, y’a de la place ! Et on passera la fin d’aprem en leur compagnie.

 

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la Calotte est en vue, les crevasses aussi...

 

 

Pour le lendemain, on a décidé d’économiser les genoux d’Oli, donc il est clair qu’on ne remontera pas dans le Piaget, en plus moi çà me va bien aussi. On décide de passer par la Calotte et de faire le Piaget en boucle, comme çà pas trop de remontée de couloir les skis sur le sac. On prend le matos de glacier et la corde car sous la Calotte, c’est plutôt crevassé. Lever 4h, départ presque 1h plus tard, on est toujours tranquilles car la journée va être encore bien longue, no stress !

 

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Oli monte à la Calotte

 

 

Le replat est bien long et les moraines du glacier d’Arsine énormes. On arrive au sommet de la plus grande au moment où le soleil embrase les sommets alentours : une pause photo s’impose ^^. C’est superbe et je shoote comme un malade, j’adore ce moment là, mais Oli me fait comprendre qu’on doit y aller alors on repart en direction du glacier supérieur d’Arsine, qui nous mène au pied d’un petit couloir débouchant à la bifurcation pour le Réou d’Arsine.

 

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au départ de l'arête, belle ambiance...

 

 

Ensuite c’est la remontée vers le replat et la zone crevassée, puis on arrive au pied de la Calotte. C’est super car on monte, mais on n’a jamais l’impression que c’est monotone, et pour cause, c’est très varié, on voit du pays. La remontée de la Calotte se passe bien jusqu’à ce que çà se redresse et là coup de flippe, incompréhension, mésentente, que sais-je, on n’est pas trop d’accord sur comment faire pour en sortir.

 

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...plus belle encore lorsqu'on monte

 

 

J’ai l’impression que le bas de la pente est plaqué et qu’au dessus, quand c’est plus raide, c’est mieux, mais pas top quand même. Oli veut traverser, mais je lui signifie qu’il faut le faire mais pas tant qu’on est dans l’accu. Le problème, c’est qu’Oli pense que l’accu est partout alors peu importe. On fait quand même comme j’ai dit et au moment de sortir de ce que j’appelle l’accu, un vieux bruit sourd se fait entendre, je flippe et arrive à en sortir. Un joker ! Mais ce n’est pas fini, et comme j’ai oublié de m’alimenter depuis un moment, je suis un peu cuit. Heureusement Oli est bien et se dirige vers l’arête, il trace comme un malade et on sort en pas longtemps, on se sent quand même mieux sur cette arête. C’est bon de pouvoir compter sur quelqu’un quand on a un coup de moins bien.

 

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c'est parti dans le vent et l'incertitude...

 

 

Le problème, c’est qu’il y a bien un couloir qui plonge de l’autre côté de l’arête, mais on est persuadés qu’il ne s’agit pas du Piaget. Alors on remonte en direction du sommet. C’est aérien, vraiment pas donné et comme c’est en neige tassée, on a du mal à savoir si c’est plaqué ou très safe. En principe sur une arête on est en sécurité, mais là c’est vraiment pas évident, et puis la moindre petite coulée pourrait nous envoyer soit dans la Calotte, soit dans ce couloir étroit et un peu caillouteux, ben on n’en a pas vraiment l’envie.

 

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mais çà dure pas

 

 

Je me restaure tandis qu’Oli trace l’arête, et bien plus haut je prends le relais. Ce qui nous semble être le Piaget est à nos pieds, mais le sommet n’est plus très loin. On tente, on tente pas, là est la question. Je remonte l’arête dans le zef et tant qu’il y a une dépression côté au vent çà me rassure car le vent a envoyé l’accu au Sud, mais petit à petit on se rapproche de la corniche fermant le couloir et la dépression se réduit pour ne plus exister. On est sur de la poudre tassée mais au pied d’une corniche. Le sommet est tout proche mais franchement on doute, et vu qu’on a déjà grillé un joker… On lâche l’affaire et on y va.

 

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dans la NW

 

 

Le début n’est pas trop raide mais la qualité de la neige est au poil, un peu trop même et j’ai du mal à me lâcher car j’ai peur que la pente ne se dérobe sous mes skis, et faudrait pas car c’est un peu tortueux et rocailleux. Au bout de 100m par contre, çà va beaucoup mieux et on peut y aller sereins. C’est magnifique avec des éperons au milieu du couloir, on navigue entre les rochers, c’est jamais mort raide mais l’ambiance est là. Il faut juste faire attention à la qualité de la neige car il y a des alternances de poudre et de croûtée fine, et vu qu’on envoie les grandes courbes, les passages dans la croûtée secouent pas mal, surtout dans le 45°.

 

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Oli toujours bien à l'aise, un 5.2 de plus, et 3 qui font 4 !

 

 

C’est un vrai bonheur cette descente, et en plus c’est long, très long, surtout si on avait dû la remonter. C’est clair qu’avec les genoux en vrac d’Oli et l’accumulation des courses ces derniers jours, je me sentais pas de tout tracer dans cette grosse peuf, on aurait certainement buté alors la boucle était définitivement le bon choix, même si on s’est un peu mis terreur pendant un moment.

 

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la Barre des Ecrins depuis la NW

 

 

Arrivés en bas, seul le goulet de sortie du Piaget n’est pas top mais en neige béton et après c’est moquette. On vise la grande moraine qui borde le lac d’Arsine et c’est vraiment le top car on ride la crête qui nous mène doucement vers le replat menant au refuge, évitant toute la zone chahutée du cirque d’Arsine. Oli se fera une petite frayeur sur la crête lorsqu’il s’enfoncera dans un trou manquant de dégringoler dans le lac en dessous, ouf !

 

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c'est pas fini ! trop bien c'te descente... euh non : MA-JEU-RE !

 

Le retour n’est pas trop pousse-bâtons et on arrive au refuge pour 13h, au poil. Par contre, en se retournant pour viser la face, on a eu un doute sur l’itinéraire qu’on a pris et je me précipite sur le topo pour vérifier, en fait on n’est pas descendu par le Piaget, qui était bien le couloir au niveau duquel on a rejoint l’arête de la Calotte, en fait on a fait la face NW directe, soit disant cotée 5.2/5.3, bon un 5.2 suffira amplement, mais c’est vrai que la ligne est plus belle, plus directe et surtout plus longue. De plus, l’orientation NW a sans doute favorisée une meilleure neige que dans le Piaget, qui est un poil plus Nord, donc tout bien, sauf peut être d’avoir loupé le sommet de si peu, mais bon, on est entiers et… très contents !!!

 

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Oli devant la face du jour, mythique ! Oui je sais je m'enflamme mais c'était vraiment top !

 

 

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le ride final de la moraine d'Arsine, moquette nickel

 

 

Nos collègues briançonnais ne sont toujours pas de retour alors on mange – çà creuse – et une fois le repas fini, ils arrivent, mais c’est mi-figue mi-raisin. Toz a rentré la sortie sur skitour et il y a eu six personnes qui l’ont remonté et quatre autres qui l’ont fait à vue depuis le glacier Blanc. Bon c’est pas que c’est gênant car y’a de la place mais eux qui pensait avoir flairé le bon coup et être tranquille, c’est un peu raté. Et puis quand on leur dit que pour nous c’était énorme, bien mieux que la veille, çà a je pense dû leur remettre un petit coup au moral, surtout que dans le couloir Nord de la Roche Faurio, les conditions se sont un peu dégradée par rapport à la veille, avec un peu plus de croûtée fine, mais pas pire non plus… Et puis c’est quand même Roche Faurio, un couloir un peu mythique en alpi, alors en ski…

 

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la montée

 

 

En tout cas, un super séjour avec des conditions de rêve, des rencontres sympas, des objectifs de choix, une gestion du timing au poil et un bon gros panard lorsqu’on regarde dans le rétro : vivement le prochain week-end !

 

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le tryptique du week-end : trop bien !

 

 

 

Pic de Chamoissière, épaule et couloir de la baïonnette

3.3 E2 et 5.2 E3

1750m

 

Col de la Roche Faurio, couloir Nord

5.2 E2

1500m

 

Montagne des Agneaux, face NW directe (ou versant NW direct)

5.3 E3

1600m

 

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oui on a bien loosé un peu, mais alors vraiment pas longtemps ;-)

Publié dans Ski de rando

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M
<br /> @ snoopy : oui mais bon, je bosse le samedi moâ ! ;-)<br /> <br /> @ nalou : ben faut venir la prochaine fois et tu pourras faire des beaux smiley's qui rigolent ;-)<br /> <br /> <br />
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N
<br /> Pfff je suis même pas jalouse ;-)<br /> ;-( comment on fait les smileys qui pleurent?<br /> <br /> <br />
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S
<br /> le we qui finit le mardi soir, c'est plus un we.<br /> belles sorties<br /> <br /> <br />
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